Les opportunités liées à la culture du dah

De son nom scientifique « hibiscus sabdariffa », et communément appelé «dah», en Bambara, l’oseille est une plante d’origine asiatique que l’on trouve également dans toutes les zones tempérées du globe terrestre. Cette plante qui a de nombreuses vertus thérapeutiques pour l’être humain, contient également une teneur élevée en vitamines. Mieux, ses feuilles contiennent du magnésium, du fer, de l’eau, des glucides ainsi que des protéines et du potassium. Elles sont très riches en vitamine A, C, B. En Afrique en général, et au Mali en particulier, les feuilles de dah sont très sollicitées en cuisine.
Les feuilles de dah sont disponibles toute l’année, mais surtout pendant les périodes pluvieuses. Dans nos marchés, elles se vendent par botte à 25 francs. Les femmes l’utilisent pour ‘’la sauce d’arachid, le riz au gras et le to’’. La fleur est utilisée pour faire du jus de Bissap. Au-delà de l’alimentation, la fibre de dah sert également pour la fabrication des emballages naturels pour la conservation de nos produits agricoles, tels que les céréales, les noix de cajou, la pomme de terre. Cette dernière opportunité a amené FIMA-SARL, une société des fibres du Mali basée à Sikasso, à se spécialiser dans la confection des petits sacs. Une initiative contribuant à lutter contre l’usage des déchets plastiques non biodégradables, soutenue par le ministère de l’Environnement, de l’assainissement et du développement durable.
La fibre de dah est également culturelle, car elle entre dans la confection de nos masques. Certains l’utilisent aussi comme emballage de bidon d’eau, plus connu sous le nom de « Tiako-boro) (permettant de conserver la température de l’eau pendant des heures).
Astuces : passez à la vapeur les feuilles de dah pendant 5 minutes, écrasez la patte avec du « soum-bala », du sel, et un peu de piment. Ce mélange est très bon pour accompagner le plat du riz au gras.
Visite du Ministre Aïda M`Bo à l`unité de la fibre dah de Bougouni
Dans le village de Komissana sous-préfecture de Gélenlinkoro et Commune de Djallon Foula, la société agricole pour le développement des fibres de la qualité (la Fibre dah) du Mali communément appelée Fima, a misé sur les paysans pour préserver et développer la fibre dah.
Le village a été retenu comme zone de production intensive de dah. Ici, les paysans s’investissent dans la valorisation de la fibre Dah. Ils sont nombreux à renoncer à l’orpaillage. Les 16 villages de Djallon Foula ainsi que les 8 villages de Gelenlinkoro, travaillent beaucoup sur la fibre Dah. Avec la valeur ajoutée due à la transformation, ils sont plus de vingt villages à revenir sur la culture du Dah.
L’utilité du Dah n’est plus à démontrer, le dah est utilisé pour les sacs, chaussures, et permet de lutter contre les sachets plastiques.
La présidente du réseau Energia-Mali, une association qui œuvre pour la promotion de la femme et ex-ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Kéïta Aïda M’Bo a félicité le promoteur de FIMA, Modibo Sidibé pour ses efforts dans la promotion de la culture du dah.
« Ils sont intéressés, l’engouement est presque dans les zones, notamment, à Komissana qui a fait l’objet de visite. Les champs sont au niveau des récoltes. J’ai dis aux paysans: donnons-nous la main pour promouvoir le Dah. Nous sommes engagés dans cette culture de la fibre dah pour lutter contre la pauvreté et également utiliser le dah pour faire des sacs. Komissana est une zone d’orpaillage, mais la culture du dah prime et fait son chemin avec les témoignages sur place», estime le partenaire de la Fima, et l’ex ministre de l’AEDD, Mme KEÏTA Aïda M’Bo
« La fibre Dah entend se positionner pour créer la richesse et lutter contre la pauvreté. Komissana est un village potentiel pour la fibre avec plus de 50 tonnes de production annuelle attendue. Les paysans s’impliquent pour parer l’orpaillage qui mine la zone. Nous avons visité les tiges dans l’eau en attendant la décomposition. Techniquement dans trois semaines, nous aurons le produit fini. C’est le lieu de remercier le Sous-préfet, le maire, le chef de village, l’Imam, les responsables des jeunes, des femmes sans oublier les partenaires dont le partenaire stratégique Mme Kéïta Aïda M’Bo qui est à l’origine du projet», a poursuivi l’ex ministre.
Les paysans en ont profité, pour souligner leurs préoccupations. Ils ont un engouement certain et une préférence de la culture du dah malgré que le village rime avec l’orpaillage. « Nous sommes engagés pour la promotion du dah. Nous demandons au ministre Mme Kéita Aïda d’aider le promoteur Sidibé. Nous voulons également une augmentation du prix d’achat du dah», a laissé entendre le président de l’association des producteurs de dah.
Le Préfet de la Commune de Djallon Foula, arrondissement de Gelenlinkoro, Emile Emmanuel Diarra, le maire, le chef de village, l’Imam, les responsables des jeunes et femmes, le président de l’association des producteurs de dah, et bien d’autres de Komissana, ont tour à tour exprimé leur satisfaction pour le projet de la Fima et la collaboration avec son promoteur pour la culture de la fibre dah. Selon eux, elle va contribuer au développement du village de Komissana, surtout à la réduction du taux du chômage, d’émigratioon des jeunes et leur fréquentation dans les zones d’orpaillage.
Bougouni: Bientôt une unité de conditionnement Dah.
A Bougouni, la capitale du Banimonotié accueillera prochainement une unité de
conditionnement Dah et bureau Fima. L’usine, dont la construction nécessitera un investissement financier important, permettra de créer des emplois. L’infrastructure, qui transformera le Dah, abritera également le bureau Fima. Si ce projet se concrétisait, il représenterait pour notre pays un pas de plus dans la transformation de la fibre dah.
A cette occasion, le partenaire de la Fima, était accompagnée par des membres du projet. C’était en présence de la 3è adjointe au maire de Bougouni. Cette visite du nouveau site de l’unité de la fibre dah de Bougouni située sur la RN7, pour se rendre à Bamako, concrétise la vision de la présidente du réseau Energia-Mali dans la lutte contre les sachets plastiques et s’inscrit dans le cadre de la mise œuvre de la promotion de la fibre dah, pilotée par la société Fima. Les travaux et la gestion sont assurés par l’Entreprise Barbie de Ségou.
Dans sa présentation le chef d’Entreprise, a indiqué que les travaux débutés le 1er décembre 2019 sont exécutés à 21 %. D’une superficie appréciable, selon le Promoteur, le nouveau chantier comprend un magasin d’une capacité de stockage de 120 tonnes, une surface de stockage ouvert, un espace de conditionnement disposant des machines performantes. Cette unité, selon lui, créera beaucoup d’emplois aux jeunes ruraux et urbains.
La présidente du réseau Energia-Mali, pour le développement des femmes et ex-ministre de l’Assainissement, de l’environnement et du développement durable, Mme Kéita Aïda M’Bo a rappelé que la mise à disposition d’une unité de la fibre dah, conforme aux meilleurs standards en la matière, est incontestablement l’une des incitations les plus attractives qu’on peut offrir à la promotion de la fibre dah. Selon elle, l’unité assiste une intervention et c’est utile par les fibres et les tiges. « Nous avons des partenaires pour cela. C’est une vraie opportunité pour promouvoir la fibre à Bougouni et dans la zone de Yanfolila », souligne-t-elle.
En effet, l’ancienne ministre Mme Kéïta Aïda M’Bo a déclaré que son association Energia-Mali a naturellement pleine conscience de tout cela et mettra tout en œuvre pour que cette unité soit un véritable réceptacle qui suscite l’indomptable convoitise dans le secteur.
Déjà, selon la ministre, présidente réseau Energia-Mali, de nombreux paysans de la zone de Yanfolila ont repris la culture du dah en abandonnant l’orpaillage.
Propos après la visite
Mme Kéïta Aïda M’Bo (Partenaire de la Fima):
« Nous sommes à la fin de notre périple par la visite de cette usine qui est en chantier et va cueillir la fibre Dah, le stocker en attendant qu’il soit exporté. Il y a beaucoup de perspectives pour nous à la production du Dah dans notre pays. Raison de notre présence sur ce nouveau chantier afin de comprendre pour mieux s’engager et engager d’autres partenaires avec nous pour cette promotion non seulement au niveau de la région de Bougouni, mais aussi dans les zones de Yanfolila voire le Mali tout entier».
Modibo Sidibé (Promoteur et PDG de la société Fima):
« Un grand jour car cette unité est une très grande chance pour la région de Bougouni. Cette unité sera très bénéfique pour les populations, précisément les agriculteurs. L’entreprise a aujourd’hui besoin de vingt mille tonnes de fibres qui s’élèvent à des milliards. Pour avoir ce tonnage nous lançons un vif appel à tous les producteurs de Bougouni et environnant. Nous les rappelons qu’aujourd’hui il y a un créneau qui est porteur et qui est la production de fibres de Dah et nous les sollicitons de faire la culture de la fibre Dah qui a aujourd’hui un acheteur potentiel qui est FIMA-SARL. La culture est simple et le rendement est très fort. Le rendement moyen est de deux tonnes à l’hectare. Le Dah n’a pas besoin d’efforts en termes de financement, il n’a pas besoin d’engrais ou de produit chimique pour pousser donc la culture est très facile, donc sans conséquence pour la santé puisqu’elle ne contient aucun produit chimique».
Agro-business
La fibre du dah, un produit porteur.
Grâce à l’entreprise FIMA SARL, dont le siège est implanté au stade Babemba dans la capitale du Kénédougou, la culture du dah commence à prendre de l’ampleur dans le Mali sud. De nos jours, les revenus tirés par les producteurs agricoles de plusieurs localités du sud du Mali à partir de la vente de la fibre du dah sont évalués à plusieurs dizaines de millions de FCFA.
En effet, des avis de témoins sur place, il ressort que la fibre du dah est, de plus en plus, priorisée pour les fabricants des sacs et autres emballages. Ainsi, M.Adama Sidibé de soutenir que l’activité relative à la culture du dah fait qu’aujourd’hui plusieurs dizaines de familles rurales du cercle de Yanfolila, dans la région de Sikasso, parviennent à faire face à leurs besoins financiers sans trop de difficultés. M. Sidibé de confier ceci : « La fibre du dah occupe le deuxième rang en matière de revenus après le coton. En faisant la promotion de la culture du dah, cela permettrait de diminuer les difficultés économiques des paysans. Grâce aux retombées économiques tirées à partir de la vente de la fibre du dah, certains paysans parviennent à financer leurs campagnes cotonnières et céréalières ».
Pour sa part, dame Salimata Ouattara a soutenu que la culture du dah permet aujourd’hui à plusieurs femmes rurales de gérer financièrement leurs quotidiens sans trop dépendre de leurs maris (époux). Elle dira qu’auparavant, ce sont les hommes qui prenaient en charge toutes les dépenses des femmes, mais aujourd’hui, en cultivant le dah, cette donne semble changer à cause de l’appui dont plusieurs femmes rurales ont bénéficié auprès de l’entreprise FIMA SARL.
Quant à Siaka Diakité, il dit avoir axé le gros de ses activités agricoles sur la culture du dah. Bien qu’étant un des gros cultivateurs de coton dans l’ex-région CMDT de Bougouni, notre interlocuteur soutient que la culture du dah lui a permis de corriger le tir sur le plan économique. Il dira que les plus hautes autorités du Mali doivent faire en sorte que la culture du dah soit priorisée au côté de celle du coton, surtout dans les régions de Sikasso, de Ségou et de Koulikoro, où les terres sont généralement fertiles.
M. Diakité d’ajouter que l’Entreprise FIMA SARL dont le PDG est M. Modibo Sidibé dit Junior, doit être accompagnée et encouragée dans ses activités de promotion et de valorisation de la culture du dah. Au Mali, a-t-il ajouté, ‘’nous disposions assez de terres fertiles, rien qu’en les valorisant, nous pourrions nous tirer d’affaires sur tous les plans’’. De son côté, M. Modibo Sidibé « Junior », a confié, qu’il s’est lancé dans les activités relatives à la promotion de la culture du dah, après moult réflexions et analyses. Il soutient, qu’il a trouvé que la promotion et la valorisation de la fibre dah peut constituer de vraies sources de revenus économiques pour nos producteurs agricoles, qui, d’une façon générale, axaient leurs activités agricoles sur des cultures régaliennes telles que: le coton, le mil, le sorgho, le maïs, le riz, la pomme de terre, l’igname, la patate, entre autres.
Des propos d’un spécialiste du secteur rural, les producteurs maliens n’avaient pas eu la réussite d’une autre activité agricole en dehors de celle relative au coton. Aujourd’hui grâce aux efforts entrepris par la Fibre du Mali (FIMA SARL), l’activité agricole relative à la culture et à la valorisation du dah commence à prendre de l’ampleur dans plusieurs localités des : 3ème, 2ème et 4ème régions du Mali.
Par ailleurs, Modibo Sidibé a ajouté qu’au début, il a rencontré pas mal de difficultés, tant sur les plans : financier, humain que matériel. Avant de confier ceci : « J’ai commencé avec une somme dérisoire. Mais avant tout, j’ai d’abord misé sur ma jeunesse et mon ambition de réussir dans cette activité. Ici, je préfère passer sur ces périodes de vaches maigres. Ce qui me semble juste aujourd’hui, c’est qu’à force de persévérer, l’entreprise FIMA SARL est parvenue à nouer des partenariats fructueux et bénéfiques avec plusieurs sociétés et entreprises, notamment : FILTISAC de la Côte d’Ivoire, la BNDA du Mali et l’IFDC/DEBPEA, qui est mon partenaire technique».
Le patron de FIMA SARL de reconnaître la valeur d’un homme, s’agissant de l’ex PDG de la BNDA (Banque Nationale de Développement Agricole), Moussa Alassane Diallo, qui, durant son exercice, n’a ménagé aucun effort pour apporter son aide et son appui financier à l’entreprise FIMA SARL dans ses activités de promotion et de valorisation de la culture du dah. Les appuis dont bénéficie l’entreprise FIMA SARL auprès de la BNDA se réalisent surtout pendant la campagne de commercialisation de la fibre du dah. Ils sont estimés à des dizaines de millions de FCFA, a ajouté Modibo Sidibé dit Junior. Quant au paiement des producteurs, il se fait de façon régulière et rapide.