‘’Cinq ans de perte de temps… en France’’ dixit S.D.


Voilà un Monsieur qui a cru au départ que la capitale française était le lieu indiqué pour sa réussite dans la vie. Mais, après cinq ans de séjour clandestin, il se ravisa et décida de retourner au bercail en affirmant : ‘’cinq ans de perte de temps, pour moi, en France’’.

Sa mésaventure en terre française s’est toujours butée au ‘’fameux papier’’ qui n’est autre que la carte de séjour. Pourtant il quitta le Mali avec son passeport portant le visa d’entrée en France. Il prit son avion à l’Aéroport de Bamako-Sénou, devenu plus tard Aéroport international Modibo Keïta. 

Les premiers jours de S.D. se déroulèrent, normalement, puisqu’il disposait d’un visa temporaire qui lui permettait de mener un séjour touristique en France. C’est à l’expiration du visa que les choses commencèrent à se corser pour lui puisqu’il lui faut une carte de séjour pour vivre, régulièrement, au pays de son rêve. Il se décida à faire une demande de pièce de séjour à la préfecture, qui refusa de lui en accorder. Cet échec fut très mal ressenti par S.D. qui espérait décrocher un job une fois le sésame en main. Son rêve se transforma en cauchemar puisqu’il n’était plus autorisé à séjourner en France.

Il devint du coup un immigré clandestin dans la capitale française. Il lui arriva de temps en temps de tout arrêter et de retourner au bercail. Cependant, il ne voulait pas décevoir ses proches par un retour brusque. Il décida de s’accrocher dans sa vie clandestine en France dans l’objectif qu’il finira par obtenir ce qu’il voulait. Il parvenait parfois à obtenir des jobs journaliers clandestins, qui, malheureusement, ne lui permettaient pas de subvenir à ses besoins essentiels à fortiori réaliser une petite économie de côté. Il erra dans une pauvreté absolue dans les rues de Paris et ne disposait pas de domicile fixe en raison de ses conditions de vie précaire

Sa famille, restée au pays, s’inquiéta de son long silence. En réalité, S.D. était gênée d’avouer à ses proches, sa mésaventure en France. Il passait une bonne partie de son temps à chercher les mots qu’il faut pour rassurer ses parents au Mali, mais, ce n’était pas chose facile pour lui. Il était dans l’incapacité totale d’obtenir un travail très rémunérateur, faute de papier. Et, toutes ses actions, visant à décrocher la pièce recherchée, se soldèrent par un échec.

Cinq ans après son atterrissage à l’Aéroport Charles De Gaulle de Paris, S.D. réalisa que sa vie n’est pas en France et qu’il fera mieux de retourner au bercail, ce qui est chose faite, aujourd’hui.